« J’ai écrit parce que c’était la seule façon
de parler en se taisant. »
(Petit traité sur Méduse, in Le nom
sur le bout de la langue, p.62)
Depuis une trentaine d’années, Pascal Quignard construit une œuvre singulière, d’une grande exigence et d’une forte originalité. Œuvre abondante et multiforme, difficile à cerner, avec une dizaine de romans (dont le célèbre Tous les matins du monde, adapté au cinéma par Alain Corneau), autant d’essais, et de plus nombreux ouvrages de forme inclassable, mêlant méditations, anecdotes, citations, scènes historiques et scènes fictives…
Après avoir reçu en 2002 le prix Goncourt pour Les Ombres errantes, il s’est concentré notamment sur ce cycle qu’il nomme Derniers Royaumes et dont le sixième opus, La Barque silencieuse, est sorti à l’automne 2009.
Pascal Quignard explore patiemment dans tous ces livres les thèmes qui lui sont chers, ceux du silence et du secret, du manque et de la perte, du jadis (sa conception particulière du passé), de la musique, de la naissance et de l’origine, du sexe et de la mort, et des rapports de l’écriture avec le langage. Il le fait avec ses outils spécifiques, son art du fragment et son étonnante érudition, revivifiée par une pensée tendue à l’affût de ce qui déborde, échappe, dérange. Pour y poser un regard toujours neuf.
Le groupe de lecture L’Œil Bistre animé par Marc Le Monnier vous convie à une lecture de textes de Pascal Quignard, dimanche 13 juin 2010 de 17 h à 19 h au café L’Apostrophe, 23 rue de la Grange-aux-Belles, 75010 Paris (stations de métro : Jacques Bonsergent (5) ou Colonel Fabien (2)).
photo © Pierre Abensur – source Tribune de Genève
Je me rappelle seulement avoir essayé de lire un texte affreusement mal écrit qui s’appelle Les Escaliers de Chambord. Depuis, je n’ai pas eu le courage de retenter la route Quignard… tu m’y inciterais presque…
Je ne saurais trop t’y engager… cette route mérite le détour !