Marie NDiaye : le monde déliré

« – Est-ce que vous êtes quelqu’un de cruel, Marie NDiaye ?
– Je ne crois pas, du tout, je ne crois pas. »
Entretiens France Inter, 4 novembre 2001.

Avec Marie NDiaye, le groupe de lecture de L’Œil Bistre poursuit son exploration du réel vu au prisme de l’écriture. Ici, notre familier subit un traitement singulier, une « exagération » pour le moins fantastique : sorcellerie, métamorphoses, troubles, fantômes. L’esprit du conte s’invite aussi dans notre quotidien avec une œuvre qui ne cesse de passer les êtres, le monde, au philtre de l’étrangeté et de la cruauté.

On prête à Marie NDiaye beaucoup d’influences : Dostoïevski, Kafka, Faulkner, j’y ajouterais Nathalie Sarraute. Mais elle est avant tout une voix qui n’a nulle autre pareille. Quant au riche avenir, 1985, est son premier roman publié à l’âge de 17 ans, seize ans après, elle obtient le prix Fémina avec Rosie Carpe et huit ans plus tard le prix Goncourt pour Trois Femmes Puissantes.

Que ce soit dans ses romans, ses pièces de théâtre ou ses nouvelles, son écriture fait vaciller vérités et valeurs. Sa langue pourtant d’une grande clarté fait contraste avec des récits complexes aux renversements vertigineux. Tissés de rapports de pouvoir et rongés de dettes, les liens familiaux ou amicaux sont déréalisés et violents ; ils n’ont bien souvent d’évidence que pour le personnage principal. Les héroïnes – car il s’agit presque systématiquement de femmes – sont donquichottesques, c’est-à-dire en quête perpétuelle. D’une famille, d’une reconnaissance. « Qui est ma famille ? Où sont les miens ? Qui peut entendre la douleur d’être délié ? » Ce sont les questions posées livre après livre. Douleur d’être à laquelle il n’y a pas de réponse, pas de solution. On n’en finit jamais. Comment sortir de l’impasse dans laquelle nous mettent ses romans ?

Peut-être alors comme le fait Marie NDiaye en montrant avec jubilation et douceur tout ce qu’il y a d’in-humain dans cet univers « défamiliarisé ».

Cette lecture aura lieu dimanche 13 février à 17 h, au café L’Apostrophe, 23 rue de la Grange-aux-Belles, 75010 Paris  – stations de métro : Jacques Bonsergent (ligne 5) ou Colonel Fabien (2). Entrée libre. Renseignements : email = oeilbistre arobase gmail point com

Quelques verres pour Bukowski

« Je ne sacralise pas la littérature,
j’affirme simplement
qu’elle se confond avec ma vie ».
Charles Bukowski

L’Oeil Bistre sera là en 2011 !!!

Après Antoine Volodine, Dario Fo et Philippe Sollers, nous commencerons l’année avec des lectures de Charles Bukowski (dimanche 9 janvier 2011, de 17 h à 19 h).

Charles Bukowski - Dessin de Graziano Origa - Doc. Wikipedia

 

La littérature expérimente pour nous les hauts et les bas les plus extrêmes. Chacun des deux pôles. Grandissant au milieu de la crise de 29, battu par son père, enlaidi par une maladie de peau et vivant de petits boulots, l’écrivain américain s’est forgé dans les bas-fonds. Loin d’en sortir, il a su nous révéler, dans un ordinaire sans fard et sans paupières, combien la fatalité pouvait être la chance d’une vie.

Que ce soit dans ses poèmes (qui représentent une part importante de son œuvre), ses nouvelles et même dès son premier roman, Post Office (1971), il fera de cette vie que l’on regarde de haut, avec ses brutalités, ses envies et ses ratés, non pas toute sa vie mais la matière de son écriture. Au milieu des rades qu’on enchaîne les uns aux autres, hagard, entre ces jambes de femmes prêtes à vous tordre le cou, derrière ces chevaux de course qui ne rattraperont jamais leur retard, il nous répète que l’on peut toucher le fond mais aussi tutoyer les sommets.

On fait parfois l’erreur de croire que la littérature élève ce qui est indigne en lui faisant l’aumône de quelques mots ; Bukowski nous élève à tout autre chose, il plonge (et nous avec) dans un monde auquel nous ne préparons pas nos vies.

Nous vous rappelons que ces lectures ont lieu au café L’Apostrophe, 23 rue de la Grange-aux-Belles, 75010 Paris  – stations de métro : Jacques Bonsergent (ligne 5) ou Colonel Fabien (2). Entrée libre. Renseignements : email = oeilbistre arobase gmail point com

A propos de l’Œil Bistre

Un livre vit grâce à la
recommandation passionnée
qu’en fait un lecteur à un autre
.
Henry Miller

 

Il y aura bientôt trois ans, en décembre 2007, que nous avons lancé de manière informelle le groupe de lecture qui a pris par la suite le nom de « L’Œil Bistre au Comptoir », à l’initiative de Marc Le Monnier. Les participants à ce « collectif », tous des passionnés de lecture, avaient pour objectif – et cela n’a pas changé – de faire partager ou découvrir à leur auditoire des écrivains contemporains ou plus anciens, français ou étrangers, connus ou moins connus, en mettant l’accent sur ceux qui montraient dans leurs écrits, disons une conscience politique, un regard critique sur leur époque, une liberté d’expression. Au fil du temps, certains des animateurs se sont retirés, d’autres ont rejoint le groupe. Nous avons changé de lieu, sans changer de formule : nous sommes bénévoles et les séances sont gratuites. Et ce qui reste intact, c’est notre motivation et le plaisir de voir notre travail apprécié.

A une lecture de la deuxième "saison"

J’ai employé à dessein le mot « travail » et c’en est un. Bien sûr, à raison d’une séance de lecture par mois (le deuxième dimanche de chaque mois, d’octobre à juin), il n’y a pas de quoi nous occuper à plein temps, et tant mieux, car la plupart d’entre nous ont des emplois. Mais il faut quand même lire ou relire, préparer et coordonner les interventions, diffuser les affiches et prospectus. Ce qui est plaisant, c’est de voir les auditeurs réagir, commenter, poser des questions. Si leur curiosité est éveillée, c’est que la partie est déjà à moitié gagnée… Nous les invitons également à participer aux lectures, en leur demandant seulement de nous l’indiquer à l’avance pour intégrer ces éléments dans le programme du jour.

Trois saisons écoulées ont permis d’évoquer une vingtaine d’auteurs. Cette année, nous avons établi un calendrier ambitieux :

  • Dimanche 10 octobre 2010 Antoine Volodine
  • Dimanche 14 novembre Dario Fo
  • Dimanche 12 décembre Philippe Sollers
  • Dimanche 9 janvier 2011 Charles Bukowski
  • Dimanche 13 février Marie N’Diaye
  • Dimanche 13 mars George Orwell
  • Dimanche 10 avril Paul Auster
  • Dimanche 8 ou 15 mai (le 8 étant férié) Apollinaire
  • Dimanche 12 ou 19 juin (le 12 étant férié) Jorge Semprun

Pour constituer cette liste, chacun d’entre nous a proposé des noms. Personnellement, je connaissais très peu les deux premiers auteurs ; je les ai donc beaucoup lus en prévision des séances, et Volodine, notamment, a été pour moi une grande découverte, celle d’une œuvre profondément originale. Un mois passe vite ; il est temps que je me (re)mette à lire Sollers. On en reparlera !

— Pour recevoir les invitations : s’inscrire à la liste d’envoi en envoyant un mail à oeilbistre@gmail.com

Le post-exotisme, leçon douze

« Il y eut un temps où sur les surfaces de brique la peinture blanche servait à construire une histoire et à appeler à l’aide ou à la révolte, il y eut un temps où des hommes et des femmes niaient l’idée de la défaite, il y eut un temps où même les animaux savaient établir la différence entre l’envers et l’endroit du décor. » Antoine Volodine, Nos animaux préférés.


« Antoine Volodine, qui se désigne comme le porte-parole d’un collectif d’écrivains dont la plupart, oubliés et abandonnés, croupissent dans les prisons et les camps que les États réservent aux dissidents, fut longtemps réputé d’un abord difficile. Univers cauchemardesque et sans repères, traversé de vociférations intempestives et de paysages aussi gris que l’automne qui vient. Murmure longtemps inaudible jusqu’en 2000 et le prix du Livre Inter reçu pour Des Anges Mineurs. Mais, pour cette rentrée, c’est selon trois voix différentes : Les aigles puent de Lutz Bassmann, Onze rêves de suie de Manuela Draeger et Écrivains, sous son pseudonyme d’Antoine Volodine, que l’écrivain entend nous guider vers ce monde qui n’en est plus un et qu’il nomme Post-exotisme. C’est cette atmosphère que L’Œil Bistre vous invite à partager : heure où, quand tous les cauchemars­  du capitalisme le plus sauvage au totalitarisme le plus barbare  sont à la fois accomplis et abolis, ce n’est plus le catastrophisme qui règne mais le pouvoir de regarder de nouveau en face les menaces que la politique mondiale fait planer sur nous. Terreur contre Terreur. » Gregory Hosteins

Le groupe de lecture L’Œil Bistre, créé par Marc Le Monnier et aujourd’hui animé par Emmanuelle Flamant, Raphaëlle Murer,  Grégory Hosteins et Elizabeth Legros, reprend ses activités (quatrième saison !). Il vous convie à une lecture de textes d’Antoine Volodine, dimanche 10 octobre 2010 de 17 h à 19 h au café L’Apostrophe, 23 rue de la Grange-aux-Belles, 75010 Paris  – stations de métro : Jacques Bonsergent (ligne 5) ou Colonel Fabien (2).

image de chez La Femelle du Requin

Du fond des âges, un regard neuf

« J’ai écrit parce que c’était la seule façon
de parler en se taisant. »
(Petit traité sur Méduse, in Le nom
sur le bout de la langue
, p.62)

Depuis une trentaine d’années, Pascal Quignard construit une œuvre singulière, d’une grande exigence et d’une forte originalité. Œuvre abondante et multiforme, difficile à cerner, avec une dizaine de romans (dont le célèbre Tous les matins du monde, adapté au cinéma par Alain Corneau), autant d’essais, et de plus nombreux ouvrages de forme inclassable, mêlant méditations, anecdotes, citations, scènes historiques et scènes fictives…

Après avoir reçu en 2002 le prix Goncourt pour Les Ombres errantes, il s’est concentré notamment sur ce cycle qu’il nomme Derniers Royaumes et dont le sixième opus, La Barque silencieuse, est sorti à l’automne 2009.

Pascal Quignard explore patiemment dans tous ces livres les thèmes qui lui sont chers, ceux du silence et du secret, du manque et de la perte, du jadis (sa conception particulière du passé), de la musique, de la naissance et de l’origine, du sexe et de la mort, et des rapports de l’écriture avec le langage. Il le fait avec ses outils spécifiques, son art du fragment et son étonnante érudition, revivifiée par une pensée tendue à l’affût de ce qui déborde, échappe, dérange. Pour y poser un regard toujours neuf.

Le groupe de lecture L’Œil Bistre animé par Marc Le Monnier vous convie à une lecture de textes de Pascal Quignard, dimanche 13 juin 2010 de 17 h à 19 h au café L’Apostrophe, 23 rue de la Grange-aux-Belles, 75010 Paris (stations de métro : Jacques Bonsergent (5) ou Colonel Fabien (2)).

photo © Pierre Abensur – source Tribune de Genève

L’Oeil Bistre de mai

Le prochain café littéraire du groupe L’Œil Bistre sera consacré à Georges Bernanos (1888-1948).

« Écrivain atypique, Bernanos ? À coup sûr paradoxal. Il fait partie de cette génération marquée au fer rouge par le sort : boucherie de la « grande guerre » (1914-1918) ; retombées de la crise économique de 1929 ; guerre civile en Espagne ; guerre de 1939, qui voit l’humiliation de la patrie et occupation nazie. Après de brillantes études de droit et de lettres, Georges Bernanos milite chez les Camelots du roi, une ligue d’extrême-droite, et collabore à divers journaux monarchistes, avant d’en diriger un à Rouen. Décoré après la Première Guerre mondiale, il se marie et devient inspecteur des assurances à La Nationale. Durant ses tournées, il rédige Sous le soleil de Satan dont le succès éclatant lui permet, au seuil de la quarantaine, de se consacrer entièrement à la littérature. Il obtient le Prix Femina en 1929 pour La Joie puis séjourne à Majorque entre 1934 et 1937.

C’est là où tout bascule, lorsqu’il découvre la réalité du franquisme.

Quelques citations :

« On ne va jamais jusqu’au fond de sa solitude. »

« On ne comprend absolument rien à la civilisation moderne si l’on n’admet pas tout d’abord qu’elle est une conspiration universelle contre toute espèce de vie intérieure. »  

« Le monde moderne n’a pas le temps d’espérer, ni d’aimer, ni de rêver. »

« Un monde gagné pour la technique est perdu pour la liberté. » 

Si vous souhaitez découvrir des extraits de ses textes, et en apprendre un peu plus sur lui, nous vous attendons dimanche prochain (le 9 mai) à 17 h au café « L’Apostrophe », 23 rue de la Grange-aux-Belles, 75010 Paris (stations de métro : Jacques Bonsergent (5) ou Colonel Fabien (2)). »

Alain (Georges) Leduc

Image : Amazon.

Porter le feu grégeois

« La vie est une farce avec issue létale
que l’homme intelligent appelle existence. »
Thomas Bernhard

Prochaine séance de l’Œil Bistre au comptoir, le groupe de lecture de Marc Le Monnier : Thomas Bernhard.

« Mordant, irascible, polémiste – au sens où l’on porte le feu grégeois derrière les murailles de l’ennemi –, mauvaise conscience (ou bonne conscience cathartique ?) de l’Autriche, pays qui digère mal, c’est un euphémisme, son passé, Thomas Bernhard (1931-1989), est un des écrivains majeurs du siècle dernier. De la trempe de ses compatriotes Robert Musil, Peter Handke, ou Elfriede Jelinek, prix Nobel de littérature 2004. Homme de théâtre (Minetti, L’Ignorant et le Fou), passionné de musique (*) , il porte, avec Extinction (coll. Tel/Gallimard), que l’on peut considérer comme son testament, l’introspection individuelle et le refoulé d’un peuple au plus profond de leurs extrêmes. C’est ce pyrogène que nous vous présenterons le dimanche 11 avril, au café littéraire de L’Œil bistre au comptoir. » Raphaële Murer & Alain (Georges) Leduc

Dimanche 11 avril à 17 heures au café « L’Apostrophe », 23 rue de la Grange-aux-Belles, 75010 Paris (stations de métro : Jacques Bonsergent (5) ou Colonel Fabien (2)).

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(*) « Mon grand amour ma vie durant », dit-il dans La Cave. Il se destinait à une carrière de chanteur, interrompue par la maladie. Cette passion affleure dans nombre de ses romans, en particulier Le Naufragé.
source image : Theâtre du Nord

Lectures de Gombrowicz


« Le normal est un funambule
au-dessus de l’abîme de l’anormal. »
Gombrowicz, Ferdydurke, 1937.

Saison 2, épisode 6. Le prochain café littéraire de l’Œil Bistre, animé par Marc Le Monnier et son équipe de joyeux lecteurs, aura lieu le dimanche 14 mars. Avec au menu un morceau de choix : Witold Gombrowicz.

WG enfant, image du site "Witold Gombrowicz"

« Gombrowicz procède à une percée au laser du vivant et de ses multiples couches. À la manière d’un Rabelais ou d’un Cervantès, c’est par une écriture grotesque, un goût pour l’aventure, que cet écrivain polonais majeur du XXe siècle atteint au plus juste le réel.

C’est cette perception singulière du monde et de la modernité que nous aurons la joie de vous faire entendre.  » Marc Le Monnier

« Mon oeuvre est très chic, comme un nécessaire de voyage : une grande valise – ce sont mes romans, deux valises moyennes – ce sont mon Journal et mon théâtre, et une petite valise – ce sont mes contes. » (Propos de Witold Gombrowicz à sa femme Rita).

Se trouvant plus ou moins par hasard à Buenos Aires à l’été 1939 quand éclate la 2e Guerre mondiale, Gombrowicz restera pendant 23 ans en Argentine. Ce séjour a inspiré un de ses romans, Trans-Atlantique : « Une nuit que je rentrais à pied de Caballito [NDLR : un quartier de Buenos Aires], je me mis, par jeu, à ordonner sur le mode grandguignolesque les souvenirs de mes premiers jours à Buenos Aires et, ce faisant, par la force du passé même, je me suis senti anachronique, drapé d’un style archaïque, empêtré dans une sclérose presque préhistorique et cela m’a tellement réjoui que je me suis mis à écrire quelque chose qui devait constituer mes mémoires préhistoriques de cette époque… » (Gombrowicz, Journal, vol. 1)

Buenos Aires dans les années 40 – photo Horacio Coppola

Dimanche 14 mars à 17 h au café « L’Apostrophe », 23 rue de la Grange-aux-Belles, 75010 Paris Métro : Jacques Bonsergent (5) ou Colonel Fabien (2).

Rappel : Lecteurs opportuns, ou au débotté, vous êtes les bienvenus.

La photo de Buenos Aires provient du blog « Nulla dies sine linea »

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PS le 12 mars. L’annonce de cette séance de lecture est relayée par le site Gombrowicz. Lire ici.

Romain Gary, l’insaisissable

« Il n’y a pas de démocratie, de valeurs convenables
sans cette épreuve de l’irrespect, de la parodie,
cette agression par la moquerie que la faiblesse
fait constamment subir à la puissance. » Romain Gary

Février vient de démarrer et le prochain café littéraire de l’Œil Bistre, animé par Marc Le Monnier, aura lieu le dimanche 14 février (oui, le jour de la saint Valentin…) et sera consacré à Romain Gary.

Enchanteur, Mangeur d’étoiles, Clown lyrique ; c’est à travers les titres de ses romans que Romain Gary se dévoile. Ce « cosaque un peu tartare mâtiné de juif », constamment à l’étroit dans sa peau d’homme, écrivain, diplomate, cinéaste, héros de la  » France libre « , avait une volonté à la fois psychique, esthétique et éthique de l’invention de soi. Au fil des voyages, des romans, des identités, il cherche à se multiplier, se diversifier afin d’embrasser la totalité de l’expérience humaine.

Romain Gary en 1975 - image MAHJ

Un singulier personnage, ce Gary, insaisissable, versatile, nomade, toujours prêt à adopter une autre défroque – ce dont témoigne cette parole : « Où aimeriez-vous vivre? – Partout à la fois et dans tous, d’un million de vies. » Ce qui l’a conduit notamment à cette incroyable aventure littéraire sous le nom d’Emile Ajar, qui nous avait considérablement impressionnés dans les années 70, avec tous ses rebondissements, ses fausses révélations, (Paul Pavlowitch, « l’homme que l’on croyait »…), ses vrais secrets.

Epris avant tout de liberté, soucieux de dignité humaine, macho exaspérant, séduisant saltimbanque, et grand styliste maniant à merveille l’humour noir et la dérision.

Dimanche 14 février, à 17 heures, au café « L’Apostrophe », 23 rue de la Grange-aux-Belles, 75010 Paris  (métro : Jacques Bonsergent ou Colonel Fabien). Tél :01 42 08 26 07

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PS du 4/2/10. Pour un avant-goût de ces lectures : voir le billet publié aujourd’hui par Valclair.

L’Œil Bistre invite Rimbaud

« Je redoute l’hiver car c’est la saison du confort. »
Une Saison en enfer
, 1872

Rimbaud à Harar (Ethiopie) vers 1883. (Image Wikipedia)

Le groupe de lecteurs L’Œil Bistre au Comptoir, animé par Marc Le Monnier, commence l’année 2010 avec un alcool fort : Arthur Rimbaud, pas moins.

 

« Arthur Rimbaud, l’homme aux semelles de vent, chercha à fuir, là-bas, le confort et le conforme d’une société chloroforme. Il renonça à la littérature, tournant le dos à une société qui ne voulait pas de lui. Pour autant, sa voix poétique et son don de voyance demeurent encore une révolution continue qui illumine nos cœurs d’un athéisme profondément spirituel. » (Marc Le Monnier)

 

Attention, pour les habitués, cette première séance de l’année se tiendra dans un nouveau lieu : le café « L’Apostrophe », 23 rue de la Grange-aux-belles, 75010 Paris  (stations de métro : Jacques Bonsergent ou Colonel Fabien). Dimanche 10 janvier 2010 de 17 h à 19 h.