Légende mexicaine

La légende de la chauve-souris

(Légende traditionnelle d’Oaxaca)

Il y a si longtemps que seul Dieu s’en souvient, il existait un oiseau qui était le plus beau de la création. Son nom était Biguidivela, ce qui signifie, dans la langue ancienne, “papillon nu”. Un jour, il faisait si froid que les arbres tourbillonnaient pour se protéger du vent glacé qui soufflait du Nord et du Sud. Le papillon nu grelottait, et sans rien pour se couvrir, sa chair était près de geler. Quelques jours plus tard, il entreprit un grand voyage. Il alla au ciel et attendit patiemment.

Dieu, dans sa grandeur, lui dit :

Murciélago (chauve-souris), que désires-tu ?

– Seigneur, je voudrais avoir des plumes comme tout oiseau, car ces derniers jours j’ai failli me geler.

– Je n’ai pas de plumes, mais tu peux demander à tes frères oiseaux qu’il t’en donnent chacun une, et ainsi tu pourras avoir la protection que tu souhaites.

Le murciélago content retourna sur terre, et là il demanda aux autres oiseaux des plumes mais seulement de couleurs vives, en négligeant les ternes et les brunes. Peu après, le papillon nu put se réjouir de son beau plumage et se pavaner de tous côtés avec orgueil. Son costume était si beau qu’en un vol céleste il fit apparaître un arc-en-ciel.

Il allait s’admirer dans les miroirs de l’eau et sa modestie se transforma en vanité ; il regardait les autres oiseaux avec mépris, sans tenir compte de leurs autres qualités. Un jour, il accabla le colibri en lui criant qu’il n’avait pas le dixième de sa beauté. Quand le Créateur vit que le murciélago ne se contentait pas de jouir de ses plumes nouvelles, mais les utilisait pour humilier les autres, il le convoqua au ciel, où le murciélago commença à se pavaner pour faire admirer les coloris de ses plumes. Il battait des ailes, encore et encore, tant et tant qu’elles tombèrent une à une, le laissant nu comme il était à l’origine.

Les anciens ont dit que du ciel il tomba des pluies de plumes de couleurs sublimes, pendant un jour et une nuit entière. Depuis, le murciélago est resté déplumé et obligé de vivre dans des cavernes. Il a aussi perdu la vue, pour ne pas distinguer les couleurs que la nature déploie à chaque apparition du soleil. Et il ne se souvient même plus du plumage splendide qu’il avait possédé et perdu.

D’après le site Los Cuentos

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