Le vaudou n’est pas toujours bénin


En présence d’objets qui nous sont inconnus, présentés dans une exposition, deux réactions (enfin : au moins deux…) sont possibles : sentir et comprendre. Sentir est incontrôlable. On perçoit (ou pas) des choses difficiles à définir et à exprimer, qui nous touchent (ou pas) de manière positive ou négative ; on ressent des sentiments qui sont contenus dans l’objet et qui se transmettent par quelque mystérieuse osmose. Comprendre est une autre histoire. Il s’agit d’abord d’informations, de savoir quoi est quoi, à quoi ça sert et comment ça fonctionne. On pourra comprendre (ou pas) si on dispose de ces informations et si on arrive à les agencer comme il convient.

Tout ce préambule qui peut paraître abscons pour dire que, visitant l’exposition Vaudou de la Fondation Cartier, j’ai eu l’impression d’être restée à côté, et de n’arriver ni à sentir – ce qui ne se commande pas – ni à comprendre vraiment. Le sujet m’intéressait pourtant, m’intéresse toujours. J’avoue avoir été un peu… pas vraiment déçue, enfin un peu perturbée par le fait que, sous un titre aussi général, on a affaire à quelque chose de beaucoup plus précis, à savoir les objets vaudou africains, et plus spécifiquement du Bénin, de la collection de Jacques Kerchache. L’article du site Morning Meeting le dit très bien : « Avec un titre pareil, Vaudou, on aurait pu imaginer une expo balayant les continents (de l’Afrique noire, berceau de cette croyance, aux Caraïbes et aux Amériques), les époques (de l’âge d’or de l’esclavage et du commerce triangulaire à la période contemporaine), et les cultures (des croyances religieuses originelles aux réinterprétations opérées par la culture pop : films, livres, séries…)… Eh bien non. »

Cela ne veut pas dire pour autant que l’expo soit sans intérêt, loin de là. La scénographie conçue par Enzo Mari est efficace. La salle du sous-sol (ci-dessous, image Le Post) avec ses quarante-huit vitrines mettant les objets à la hauteur des yeux est impressionnante. Les films projetés dans la salle d’information éclairent bien la pratique du vaudou en Afrique telle que Kerchache a pu l’observer. Mais je crois n’avoir ni senti, ni vraiment compris ce qui m’était donné à voir. Alors, je ne sais pas, je fais peut-être une « résistance », pour des raisons qui m’échappent. Cela n’a guère d’importance, mais comme j’essaie toujours ici de transmettre mon impression sincère des choses, je ne peux pas dire autrement.

 

2 réflexions au sujet de « Le vaudou n’est pas toujours bénin »

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