Sur les traces de Corto Maltese

 

Pour moi, le dessin est aussi une calligraphie,
c’est une sorte d’écriture,
une écriture avec d’autres moyens.

Hugo Pratt

 

Je n’allais tout de même pas manquer ça. La Pinacothèque de Paris accueille jusqu’au 21 août 2011 une exposition intitulée le Voyage imaginaire d’Hugo Pratt. À travers cette grande rétrospective, une invitation à (re)découvrir toute l’étendue du talent du créateur de l’immortel Corto Maltese. Artiste hors norme, cosmopolite, polyglotte, semblable à un personnage de ses propres albums…

 

« Immense lecteur, l’éclectisme d’Hugo Pratt allait des écrivains voyageurs aux récits mythologiques de plusieurs civilisations, de William Shakespeare à James Joyce, de Jorge Luis Borges à John Reed ou la Bible en passant par Octavio Paz… Tout en menant une existence de héros de roman, digne de celle de Blaise Cendrars ou de Joseph Kessel, il ne cesse de démontrer à travers son œuvre qu’il est le plus érudit des dessinateurs de son époque. C‘est probablement cela qui a amené Umberto Eco à déclarer : « Quand j’ai envie de me détendre, je lis un essai d’Engels, et, si je souhaite m’engager, en revanche, je lis Corto Maltese ». (DP de la Pinacothèque)

 

L’exposition présente plus de cent cinquante aquarelles, témoignant de l’immense talent de Pratt dans cette technique picturale, ainsi que des planches historiques, notamment la totalité des cent soixante-quatre planches de la mythique Ballade de la mer salée – le premier volume de la saga de Corto Maltese, paru en 1967. Faire de ce personnage un Maltais permettait à Hugo Pratt de lui donner cette double culture, méditerranéenne et anglo-saxonne, qui le caractérise si vivement.

 

Corto Maltese est le personnage majeur de Pratt, celui qui l’a amené à une reconnaissance internationale. Comme tous les héros qui prennent une dimension mythique, sa vie dépasse le cadre de ses aventures dessinées. On connaît sa date de naissance (1887 à La Valette, Malte), son itinéraire, ses parents – sa mère, la gitane Niña de Gibraltar, et son père, un marin anglais – ses aventures entre deux albums, mais la date présumée de sa mort fait l’objet de débats passionnés (1947 ? 1965 ?)

 

Une des aquarelles de l’expo montre Corto Maltese à l’île de Pâques, lisant un livre, adossé à ce qui ressemble à une pierre tombale portant le nom du navigateur La Pérouse (qui n’est pas enterré là, puisque perdu en mer au large des îles Vanuatu ; mais il s’était rendu à l’île de Pâques en 1786). Dans une autre, le héros est assis dans une ruelle de Rhodes (image tirée de la Maison dorée de Samarkand).

 

Hugo Pratt a réalisé aussi des illustrations, notamment pour les Lettres d’Afrique de Rimbaud (Vertige Graphic, 2005) ou les Sonnets érotiques du vénitien Baffo (Vertige Graphic, 1994)

 

On peut visiter, à Venise, la maison de Corto Maltese. On peut aussi se contenter de rêver.

Une réflexion au sujet de « Sur les traces de Corto Maltese »

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s