En évoquant l’inventeur Nikola Tesla, il va sans dire que je m’intéresse surtout au personnage plus ou moins mythique qu’il a suscité, n’ayant pour ma part aucune compétence scientifique et technique pour évaluer la validité de ses travaux. Au départ, il y a toutefois un personnage bien réel. Quelques repères (d’après Wikipedia) :
Nikola Tesla, né en 1856 à Smiljan, alors dans l’empire austro-hongrois (aujourd’hui en Croatie), et mort en 1943 à New York, est un inventeur et ingénieur d’origine serbe émigré aux États-Unis, ayant travaillé dans le domaine de l’électricité.
Tesla dans son laboratoire de Colorado Springs (photo Filmmaker Magazine)
Il est souvent considéré comme l’un des plus grands scientifiques dans l’histoire de la technologie, pour avoir déposé plus de 700 brevets (pour la plupart attribués à Thomas Edison) traitant de nouvelles méthodes pour aborder la « conversion de l’énergie ».
Principales inventions :
* Moteur à induction polyphasé
* Transformateur de courant alternatif à haute fréquence (Bobine de Tesla)
* Transmissions radio
Tesla a notamment procédé de 1899 à 1900 à l’expérimentation de gigantesques résonateurs à haute fréquence à Colorado Springs, en vue de la construction d’une tour de télécommunication à Wardenclyffe (Shoreham), Long Island.
Tesla a exploré de nombreuses questions dans divers domaines de la science et de l’industrie moderne afin de s’en servir pour améliorer les conditions de vie des humains, tout en recherchant une compatibilité avec la nature (NDLR : encore un précurseur des écolos ?).
Pourtant nombre de ses travaux sont encore aujourd’hui controversés. Ces aspects encore mystérieux de la personnalité de Tesla (rayon de la mort) servent parfois de support à certaines recherches scientifiques (énergie du vide). Il aurait selon certains créé une voiture fonctionnant avec cette énergie du vide, qui serait captée via une antenne. Ce genre d’initiative lui a valu d’être mal perçu par certains, pour qui l’énergie libre et gratuite pour tous représentait une menace pour leurs intérêts économiques et politiques.
On trouve des données plus détaillées notamment sur le site de l’IRC (Institut pour la Recherche et la Connaissance des Sciences Avancées) consacré aux « sciences parallèles » : Nikola Tesla – Rencontre d’un génie inconnu, ou sur ce site qui lui est consacré : Tesla, un homme hors du temps.

Proclamation de transmission sans fil du "World System" (photo Unesco)
Les archives de Nikola Tesla ont été inscrites en 2003 par l’Unesco au registre « Mémoire du monde ». Selon l’Unesco, elles sont « composées d’une collection unique de manuscrits, de photographies, d’une documentation scientifique et brevetée qui est indispensable à l’étude de l’histoire de l’électrification de la planète tout entière. »
Le personnage de Tesla lui-même apparaît dans le roman de science-fiction Le Prestige de Christopher Priest, sous les traits d’un scientifique qui aurait mis au point un système de téléportation. Sa rivalité avec Edison et ses expériences à Colorado Springs sont évoquées. (Dans la version cinéma, réalisée par Christopher Nolan en 2006, le personnage de Tesla est incarné par David Bowie.)
En effet, comme le souligne un article du Filmmaker Magazine, les travaux réalisés par Tesla ont plus ou moins assuré son héritage scientifique, mais c’est le mystère entourant sa vie personnelle et les travaux inachevés comme ceux sur les télécommunications, conjugué à l’essor de la science-fiction, qui ont provoqué l’intérêt des artistes, notamment dans la musique (Laurie Anderson et le groupe de rock heavy-metal portant le nom de Tesla) et au cinéma.
Des réalisateurs comme David Lynch, Robert Zemeckis et même Jack Nicholson ont envisagé des projets de films ; toutefois, selon le Filmmaker Magazine, les seuls films aboutis jusqu’ici (l’article datant de 2000) ont été une série de la TV croate et un film américano-yougoslave de 1980 intitulé The Secret of Nikola Tesla, avec Orson Welles dans le rôle du financier J. P. Morgan. Pour célébrer le centième anniversaire des expériences de Tesla à Colorado Springs, le cinéaste Lance Acord (qui a collaboré notamment à Being John Malkovich) a réalisé un court métrage, Tripping the Light Electric.
Alors que je notais ces indications – étant tombée “par hasard” sur le nom de ce Nikola Tesla – je me suis mise à relire le roman de Paul Auster, Moon Palace. Et voilà que Tesla y figure en bonne place. Thomas Effing, l’un des personnages principaux du livre, raconte en effet à Marco Stanley Fogg l’avoir rencontré dans sa jeunesse (hypothèse techniquement possible puisque Effing est octogénaire dans les années 1990). Il évoque également ceux qui, à l’exemple de Julian Hawthorne (le fils de Nathaniel), étaient persuadés que Tesla était un extra-terrestre chargé d’une mission divine de communication avec les humains. Il est question aussi dans le roman du projet de tour à Long Island. Mais Effing estime Tesla pour sa passion créatrice et son désintéressement, si éloigné de l’attitude de la plupart des scientifiques américains. Moon Palace est un livre à relire aussi en cette période où l’on parle tellement de la Lune à l’occasion du quarantième anniversaire de l’incursion des Terriens sur son territoire…
PS le 3/4/10
J’ignorais jusqu’ici que Tesla était évoqué aussi par Jim Jarmusch dans une séquence (désopilante) de son film Coffee and Cigarettes : « Jack montre à Meg sa bobine de Tesla ».
Nouveau PS le 24/10/10
Et aujourd’hui c’est Jean Echenoz qui s’inspire du personnage de Tesla pour son roman Des éclairs. (Sur le site des Éditions de Minuit, on peut en lire les premières pages.)