Le bout du chemin

Le parcours s’arrête ici.

Ce blog a aujourd’hui cinq ans d’existence.

Le 28 avril 2009, je l’ai commencé avec la photo d’un champ de coquelicots, ornée d’une citation de Sylvia Plath. Mais en fait, cela fait dix ans que je blogue, car Sédiments prenait la suite de mon premier blog, Sablier, commencé en mai 2004, je n’ai plus la date exacte. Il n’existait pas tant de blogs à l’époque, du moins dans le monde francophone. L’idée d’en créer un m’avait été inspirée par la lecture de celui de Sélian, dont les archives figurent encore en ligne (PS très tardif, janvier 21 : plus maintenant, bien sûr).

Pourquoi l’interrompre ?

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Les blogueurs de longue date connaissent bien le phénomène d’usure qui s’empare de vous à la longue. (Bernard M. a écrit des notes très pertinentes sur la question, mais je n’ai pas pu les retrouver, je soupçonne que c’était sur son ancien blog.) On a de moins en moins envie d’écrire. Les spectacles, phénomènes, évènements ne déclenchent plus l’idée, quasi automatique dans les débuts, d’en faire une note pour le blog. On se bat les flancs. Puis on se dit que si on doit se forcer pour écrire, c’est qu’on n’y prend plus plaisir.

On ruse quelque temps, on espace les publications, on ne visite même plus son propre blog. Et vient l’idée incontournable d’y mettre fin.

Comme l’esprit humain aime les chiffres ronds, dix ans m’ont semblé la juste mesure.

L’aventure fut passionnante ! J’ai croisé beaucoup de gens, à travers le blog, qui m’ont fait la grâce d’y déposer des commentaires élogieux. J’en ai rencontré certains, IRL, dans la vie réelle, comme on ne disait pas encore au début. Des amitiés en sont nées, et certaines de mes activités actuelles – je pense à l’APA – en sont indirectement issues.

Alors voilà, aujourd’hui, je tire le rideau. Cela me fait plaisir de constater que la dernière note (vieille déjà d’un mois), consacrée au film La Grande Bellezza, se termine par le mot beauté. Je voudrais croire, comme François Cheng et après Dostoïevski, que la beauté sauvera le monde.

PS. Je laisse pour le moment les archives de ce blog en ligne. Si je décide de les enlever, cette destruction sera préalablement annoncée.

PPS. Texte très drôle à lire sur Le Machin à écrire, blog québécois : Le blogue est mort

PPPS du 12 janvier 2018. Le blog ancien, Sablier, n’est plus accessible, non de mon propre fait… Le lien figurant dans la colonne de droite conduit (ne me demandez pas comment) à un blog de même titre qui n’est pas à moi et qui est chez un autre hébergeur (le mien était Hautetfort).

12 réflexions au sujet de « Le bout du chemin »

  1. Merci, Élizabeth. Merci, non pas de t’arrêter ici, mais de tout ce que tu as partagé avec nous toutes ces dernières années. Merci et… bonne route, où qu’elle te mène.

    J’avais écrit un très long commentaire, mais le système d’identification à WordPress a toujours été un cauchemar pour moi et il semble qu’il le sera toujours. En essayant de m’identifier, j’ai tout perdu ; tant pis pour mon ego… Et pourtant, je trouve dommage que tu n’aies pas pu lire certaines choses que j’avais écrites à ton sujet, des choses qui ont à voir avec ta curiosité, tes intérêts, ta culture, ton expression…

  2. Oui je ressens beaucoup de ce que tu dis : la lassitude, l’envie moindre et du coup le côté moins spontané de l’écriture jusqu’à parfois avoir à se forcer. Tout ça est désagréable et plus d’une fois m’a donné envie de m’arrêter vraiment, comme tu choisis de le faire. Je me dis que ce serait plus clair pour moi, plus léger à vivre, je ne serai plus à me dire « tiens, j’ai encore oublié mon blog, si j’allais y faire un tour… ». Il y a d’autres lieux où écrire, nous le savons bien tous les deux, il y a celui que nous partageons et ceux qui nous sont propres…
    Mais finalement je garde mon blog ouvert, c’est même le sujet de mon dernier billet, mon challenge c’est de le garder, juste pour quand l’envie m’en prend, même si c’est rare, sans me laisser imposer par je ne sais quel surmoi bloguesque une espèce d’obligation d’aller y déposer quelquechose ou d’aller lire les blogamis. Je verrai si ça fonctionne. Ou si ce ne sera que lente agonie.
    Je te comprends très bien. Ce qui ne m’empêchera pas cependant de regretter tes notes qui plus d’une fois m’ont conduit à de belles découvertes.

  3. Merci à vous Brigetoun, Wictoria, Bernard, d’être passés par ici me dire au revoir ! Alcib, je regrette que la voracité de WordPress m’ait privée de tes commentaires… A tous, bonne continuation dans la blogosphère, et ailleurs !

  4. Te quitteront ils vraiment, cette curiosité du monde et ce désir de partager tes découvertes ? Un peu de peine à le croire …. J’ai beaucoup aimé tout ce qui, après être passé à l’épreuve du tien, et grâce à ta plume incisive et poétique, était offert à nos regards. Un certain Sablier marchera toujours à travers la campagne.
    Merci pour tout cela, chère Fuligineuse, tous ces moments que tu as changés en mots sont sans doute précieux à beaucoup, en ce qui me concerne je t’en suis très reconnaissant.

    • Chère Élizabeth, je suis heureux que Delest me fournisse l’occasion de te dire encore une fois merci pour tout ce que tu as partagé avec nous, lecteurs. En ce qui me concerne, ton blogue était une source d’inspiration, sinon pour le contenu (nos univers sont assez différents, malgré tout), du moins pour la rigueur intellectuelle qui n’a jamais fait défaut dans tout ce que tu nous as permis de lire. Je me disais parfois, en écrivant, qu’il fallait bien me tenir car Élizabeth, Brigetoun, Delest, risquaient de passer par chez moi ; j’aurais été très embarrassé d’être pris en faute par l’un ou l’autre d’entre vous. Il est fort possible que vous m’ayez pris en faute chez moi mais vous avez toujours eu l’élégance de ne rien m’en dire.

      Je suis aussi heureux de constater que les Farc ou autres prédateurs n’ont pas enlevé, du moins pas retenu l’ami Delest lors de son voyage en Colombie… Comme je n’avais vu nulle part aucun signe de vie de sa part depuis l’annonce de ce voyage, je me demandais parfois si Delest au Sud n’avait pas été fait prisonnier et mangé au court bouillon, ou dévoré par quelque bête qui ne connaîtrait pas nos bonnes manières.

      Il me reste quelques bonnes raisons de m’inquiéter, mais les mots de Delest sur cette page m’enlèvent l’un de mes sujets d’inquiétude.

      Merci encore, chère Élizabeth. Joyeuses Fêtes ! Et surtout une bonne année, en santé, et pleine de belles réalisations.

      Si tu le permets, aussi, au cas ou Sieur Delest repasserait par ici : Joyeuses Fête et Bonne Année, Monsieur Delest qui, sans blogue connu mais à travers des commentaires toujours empreints de culture et de poésie, avez toujours su me faire sourire pour les bonnes raisons.

      • Cher Alcib, je néglige de plus en plus de passer par ici, ce qui fait que je prends connaissance de ton message bien tardivement. Merci de tes vœux, par ces temps difficiles, ils font chaud au cœur ! A toi aussi une heureuse année 2015 !

  5. J’oubliais d’ajouter qu’avant même de lire ces commentaires en rentrant chez moi ce soir, j’ai encore pensé à toi, Élisabeth. J’étais invité chez l’une de mes soeurs et son copain et, au cours du repas, ils n’ont pu s’empêcher d’évoquer leurs récentes vacances à Paris. Parmi les lieux qu’ils ont fréquentés, ma soeur a mentionné le canal Saint-Martin ; j’ai failli lui demandé si elle t’y avait croisée.

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