Trop de beauté ?

 

La Grande Bellezza… J’ai mis plusieurs mois avant d’aller voir ce film, sorti si je ne me trompe il y a déjà presque un an. J’avais vu la bande-annonce et cela m’avait attirée ; ensuite, voyant qu’il s’agissait d’un film de Paolo Sorrentino, encore plus. Le premier film que j’avais vu de lui était Les Conséquences de l’amour, en 2005 (déjà avec son acteur fétiche Toni Servillo -pas compris grand-chose…) ensuite il y avait eu Le Caïman l’année suivante (bien apprécié !) et enfin This must be the place, film bizarre mais stimulant.

 

Avec ce nouvel opus, Sorrentino est revenu en Italie et nous offre une célébration exceptionnelle de la ville de Rome, en même temps qu’une satire féroce de la vie mondaine. Mélange détonant ! Chaque fois qu’on est transporté par tant de beauté déployée (monuments, palais, jardins…) on trébuche soudain sur la séquence suivante où on se trouve ahuri devant tant de bruit et de fureur, de vulgarité et d’argent jeté par les fenêtres (l’Italie de Berlusconi dans toute sa splendeur). Et ainsi de suite, alternant l’extase et le dégoût, la sensibilité la plus exquise et le cynisme le plus corrosif.

bellezza affiche

Synopsis Allociné

Rome dans la splendeur de l’été. Les touristes se pressent sur le Janicule : un Japonais s’effondre, foudroyé par tant de beauté. Jep Gambardella – un bel homme au charme irrésistible malgré les premiers signes de la vieillesse – jouit des mondanités de la ville. Il est de toutes les soirées et de toutes les fêtes, son esprit fait merveille et sa compagnie recherchée. Journaliste à succès, séducteur impénitent, il a écrit dans sa jeunesse un roman qui lui a valu un prix littéraire et une réputation d’écrivain frustré : il cache son désarroi derrière une attitude cynique et désabusée qui l’amène à poser sur le monde un regard d’une amère lucidité. Sur la terrasse de son appartement romain qui domine le Colisée, il donne des fêtes où se met à nu « l’appareil humain » – c’est le titre de son roman – et se joue la comédie du néant. Revenu de tout, Jep rêve parfois de se remettre à écrire, traversé par les souvenirs d’un amour de jeunesse auquel il se raccroche, mais y parviendra-t-il ? Surmontera-t-il son profond dégoût de lui-même et des autres dans une ville dont l’aveuglante beauté a quelque chose de paralysant…

bellezza photo

Sorrentino a l’élégance de proposer aussi une fin ouverte : on ne sait pas ce qu’il adviendra de Jep par la suite. Si l’on veut absolument trouver des défauts au film, disons qu’il y a quelques longueurs, et personnellement je ne suis pas très emballée par le personnage de la Santa qui occupe largement les vingt dernières minutes (encore qu’entre le cardinal gastronome et l’accompagnateur confit dans l’adoration, il y a quelques moments magnifiques). Côté positif, il faut mentionner aussi une bande sonore absolument renversante avec de purs joyaux de chant choral baroque. Et la présence en guest star d’une girafe très sympathique. Un film, vraiment, d’une grande beauté.

La_grande_bellezza_poster italien(Images du site Allociné)

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