Le film est sorti en 1975 et je ne l’avais pas vu à ce moment-là, mais juste quelques années plus tard, au début des années 80. Arte parle de « film culte », je ne sais pas ce qu’il en est, mais à le revoir, par ces temps torrides (la canicule c’est maintenant), quelque trente ans après donc (mon Dieu ! que nous sommes donc tous vieux), j’ai retrouvé – j’ai senti que je retrouvais – quelques-unes de mes impressions initiales.
L’important c’est d’aimer, film du réalisateur polonais Andrzej Zulawski, avec un casting d’enfer : Romy Schneider, Fabio Testi, Jacques Dutronc, Klaus Kinski, Claude Dauphin, Roger Blin, Michel Robin… Tiré du roman La nuit américaine de Christopher Frank, qui en a fait le scénario et les dialogues. Petit rappel de l’histoire (d’après la fiche d’Arte) :
Le photographe Servais rencontre Nadine, une comédienne qui tourne dans des films pornographiques pour gagner sa vie. Bien qu’attirée par le jeune reporter, Nadine entend rester fidèle à son mari, Jacques, personnage lunaire et désenchanté. Pour la conquérir, Servais commandite, à l’insu de Nadine, une pièce de théâtre qui mettra en valeur son talent (une pièce de Shakespeare, est-ce Richard II ou Richard III ?). Il emprunte l’argent nécessaire à Mazelli, un dangereux maître chanteur. Mais la pièce est un échec…
Ce film n’est pas un chef d’œuvre, mais il est pour ainsi dire inoubliable. Violent, excessif, bancal, avec un personnage tout à fait inconsistant (le photographe) et un autre absolument magnifique : Nadine, l’actrice, qui offre à Romy Schneider, à mon sens, un de ses plus beaux rôles. La toute première scène, par exemple, le visage de Romy Schneider en très très gros plan (mais on voit le visage entier, j’ai horreur des plans où on en coupe un bout) avec à peine les larmes aux yeux… c’est d’une beauté stupéfiante. Dutronc est parfait, Kinski fait son Kinski mais il le fait tellement bien que c’est parfait aussi, Michel Robin (qui me semble ne pas avoir changé depuis !) campe un superbe personnage d’alcoolique persistant.
Et c’est aussi un film sur le théâtre, sur la mise en scène, sur le paradoxe du comédien, sur la passion de l’acteur pour son métier, un sujet qui était cher à Christopher Frank, comme il l’a également développé dans un autre de ses livres (et film), Josepha.
(Image Allociné)
J’aime ta façon de dire « Kinski fait son Kinski mais il le fait tellement bien que c’est parfait aussi », on voit très très bien ce que tu veux dire.