Une entreprise sans précédent

Sur l’affiche, son visage se confond avec celui de Jean-Jacques Rousseau, dans le célèbre portrait par Quentin de La Tour. Le comédien William della Rocca s’est lancé, lui aussi, dans une entreprise sans précédent, celle de dire, en scène, le texte intégral des Confessions. « La forme que j’ai choisie est simple, modeste, et le ton, celui de la confidence. Le plus approprié, me semble-t-il, à traduire l’intimité que l’auteur veut créer avec son lecteur. Il me paraît important de préciser qu’il ne s’agit nullement d’une ‘lecture’ mais bien d’un texte incarné et interprété, comme si Jean-Jacques revenait aujourd’hui nous raconter sa vie », déclare-t-il. Pari gagné, comme ont pu le constater les participants aux Journées de l’Association pour l’Autobiographie (APA) qui ont assisté, les 25 et 26 mai à Genève, aux représentations des deux premiers livres.

Avec un dispositif scénique minimal : un fauteuil, un lutrin, un livre (qui est en effet celui des Confessions), le comédien recrée le récit de Rousseau et nous le fait partager d’aussi près qu’il est possible. Le texte devient vivant, les épisodes légers ou les réflexions mélancoliques se succèdent, tels que le mouvement de la pensée et de la mémoire les propose. William della Rocca s’identifie littéralement à Jean-Jacques Rousseau, et le spectateur le suit, convaincu. Le comédien explique d’ailleurs hors scène que la découverte tardive de Rousseau a littéralement changé sa vie…

De 2007 à 2012, au rythme de deux spectacles par an, William della Rocca a ainsi construit un feuilleton théâtral en douze « épisodes » qui, mis bout-à-bout, forment un spectacle d’une durée totale d’environ vingt-quatre heures. Le dernier volet en sera présenté à Paris le 28 juin 2012, date exacte du tricentenaire de la naissance de Rousseau. (Détails sur le blog de William della Rocca, « Jean-Jacques et moi« )

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