Suite de “Trois personnages
en quête d’identité” (3)
qu’est-ce que je fais là je n’ai pas demandé à y être je ne me souviens pas comment j’y suis arrivée de mon plein gré ou bien contrainte et forcée et puis dans quel but je n’ai rien à dire à tous ces gens ils sont tous supérieurement intelligents éduqués cultivés courtois dotés de bonnes manières et moi rien de tout ça et d’abord pourquoi est-ce qu’on m’a placée dans ce couloir avec sa moquette rouillée et son jardin inaccessible je voudrais qu’on m’explique qu’on me dise qu’on me comprenne mais non ils passent tous le pas léger la démarche allègre dopés par l’adrénaline du savoir et je n’ose pas leur dire attendez regardez-moi je suis là j’existe je reste debout tassée passant d’un pied sur l’autre regardant dans le vide et je me demande à quoi ça aboutira si je dois rester ici l’éternité et un jour ou si ça finira par finir
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Traces, taches, ombres, portées ou non, silhouettes, projections, horizontales apparitions, fugaces passages, le soleil est opérateur.
J’aime bien cette formule « le soleil est opérateur » ! Et c’est vrai que c’est lui qui a fait tout le boulot (ou presque).
Elle m’émeut, la petite, avec sa teen angst… si seulement elle vivait dans un espace avec plus de dimensions, je la serrerait bien dans mes bras le temps d’un gros câlin… si un jour je passe par ce couloir, au moins je m’assiérai à côté d’elle, et nous regarderons ensemble le jardin qui nous est inaccessible à tous les deux (ça nous fait au moins un point commun).