Suite de « Trois personnages
en quête d’identité »
« Ce n’est pas parce que j’ai une clef papillon sur la nuque que l’on peut me remonter à volonté, disait l’aînée. Je suis ici pour garder l’entrée du palais et c’est parce que je suis l’aînée que vous me devez respect, soumission et obéissance. J’entends que vous vous conformiez à mes exigences sans hésitation ni murmure, sous peine d’expulsion définitive. Car si vous vous retrouvez exclus du temple, petits malins, que croyez-vous devenir ? D’où viendront vos jolies références ? Des perroquets du jardin intérieur, peut-être ? Jardin inaccessible d’ailleurs, alors ne comptez pas sur eux. Vous feriez mieux de m’apporter des douceurs, de me faire des courbettes, et que vos silences soient autant de compliments muets dont je me repaîtrai sans modération. Vous pourriez replier en hâte vos machines électroniques permettant le traitement automatisé des données et autres liseuses qui ne tiennent pas chaud par les soirées d’hiver. Je n’ai pas besoin de vous. Et ils n’ont pas besoin de vous non plus, ceux que je garde, ceux que je conserve à l’abri de vos mains sales et de vos regards perçants. Passez donc votre chemin ; ou si vous voulez vraiment accéder à la zone ultime, sachez que ce sera à vos risques et périls. »
Image : photo de l’auteur
La zone intime de la connaissance gardée par un automate… il faudrait que je retrouve son nom peut-être, pour le faire tourner et enfin vite qu’il m’ouvre cette porte, ou alors la ruse, endormir ce vertical mécanisme par les hanches, passer sur son dos endormi à tâtons, aller sans bruit dans la pièce-à-côté, celle qui n’a plus de murs une fois à l’intérieur, l’immense s’ouvre, se ferme, s’ouvre avec ce qui va avec
Oh, les revoilà! Qui aurait cru qu’ils avaient tant à dire? A ce que je vois, n’avoir que deux dimensions n’empêche pas de se sentir important. Non, je ne me moque pas: c’est plutôt nous qui aurions à apprendre d’elle à mieux nous estimer.