« Nous avons pareillement trouvé dans ladite commode un déshabillé de Bazin rayé, sans marque, un jupon de soie rose, un autre de coton blanc, tous deux sans marques . Deux chemises de femme marquées des lettres C . D ; deux paires de bas de coton, dont une blanche et l’autre grise, non marquée ; un petit peignoir sans manche, de toile blanche, marqué de deux G. en sens contraire ; quatre mouchoirs blancs dont un marqué C. D ; deux bonnets de linon ; deux fichus de linon ; un fichu de gaze vert, un fichu de soie à bande rouge, et un paquet de rubans de différentes couleurs, et quelques morceaux de chiffons ne méritant pas description. »
D’où provient cette énumération, eh bien du procès-verbal de perquisition réalisé au domicile de Marie-Anne Charlotte Corday d’Armont, plus connue simplement sous le nom de Charlotte Corday, le 13 juillet 1793. (A noter que le bazin ou basin est un tissu damassé brillant dont le nom vient de l’italien « bambagia » qui désigne la ouate de coton, le mot ayant été francisé en « bon basin »).
On peut lire les documents relatifs au procès criminel de Charlotte Corday sur ce site, y compris les auditions de témoins, l’interrogatoire de Charlotte elle-même, tout cela ayant eu lieu très vite (le meurtre de Marat le 13 juillet, l’interrogatoire le 16, le jugement le 17 juillet).
De Roger Vailland, dans Bon pied bon oeil, la scène de l’arrestation de Rodrigue : « Préviens Marat, dit-il à Antoinette. Antoinette acquiesce d’un mouvement de tête. – Qui est Marat ? demande le petit à lunettes. – Il a été assassiné par Charlotte Corday, dit Antoinette. »
C’étaient donc des chiffons de chez Dior et de chez Gucci :o)