Les vaches sont orphelines

 

Finalement, je le connaissais bien mal, ce Dubillard, Roland de son prénom. Pas lu ses livres, pas vu ses pièces depuis, depuis, depuis… les années 60, où la représentation de Naïves Hirondelles m’avait laissé un souvenir inoubliable. Ne me demandez pas de quoi ça parlait, d’ailleurs peu importe, c’était la fine fleur du théâtre de l’absurde, un esprit aigu et subtil, léger et mélancolique, et si drôle ! Plus près de Raymond Devos que de Beckett ou Ionesco (immenses auteurs, mais on rit nettement moins). Et avec cet amour des mots qui ne manque jamais de me chavirer.

Naïves Hirondelles en 1961 au Théâtre de Poche Montparnasse, avec Bernard Fresson, Arlette Reinerg, Tania Balachova, Roland Dubillard

Alors, c’est maintenant que j’apprends qu’il avait une formation philosophique, influencé par Bachelard, amené par Jean Tardieu à faire de la radio, où il s’était lancé avec Grégoire et Amédée, ses premiers sketchs. Mais j’ai bien dû le voir au cinéma, car il a beaucoup tourné, et j’ai une certaine image de son apparence, un côté échassier, un côté Piéplu. Et ça ne fait rien si je le connaissais mal, parce que je l’aimais bien, le Roland. Soit dit en passant, il y a plein de gens intéressants qui portent ou ont porté ce prénom : sans remonter à Roncevaux, nous avons Roland Barthes, Roland Topor, Roland Blanche. Et j’en oublie sûrement. Et puis, j’ai oublié aussi qui – entre Pascal, Bedos et Anouilh – est l’auteur de la formule « inconsolable et gai » : mais ça lui aurait bien convenu aussi, à Dubillard.

 

image Théâtre de Poche Montparnasse

 

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