Depuis quelques années, les chaînes de télé programment les séries policières par palanquées de deux, trois, voire quatre épisodes par soirée. (Et encore, il y en a peut-être que je ne connais pas qui en déroulent davantage à la suite). Je suis une grande fan des séries policières – américaines, de préférence – et je dévore couramment FBI portés disparus, NCIS, Les Experts (Manhattan, Las Vegas), New York police judiciaire (dont je préfère évidemment le titre original, Law & Order), Cold Case, Mentalist, Numbers – et j’en oublie probablement (ah oui, Castle !). Alors que pour les « vrais » films j’exige la VO, pour les séries la VF ne me gêne pas du tout.
Le fait de présenter plusieurs épisodes à la suite les uns des autres induit une sorte de dilution de l’attention, déjà passablement flottante quand on est chez soi et qu’on peut être dérangé par le téléphone ou toute autre interruption. Ainsi on raccorde vaguement les éléments de l’enquête, quitte à être parfois (légèrement) déconcerté, ce qui peut aussi être agréable tant les histoires sont prévisibles, ou plutôt la manière de les raconter, l’alternance des séquences d’action et de celles d’humour ou de sentiment, les pauses à suspense aménagées pour intercaler les écrans publicitaires. Mais ce caractère hautement probable a quelque chose de reposant. On devient soi-même plus ou moins expert à déceler comment les réalisateurs ont appliqué, ou parfois contourné, le cahier des charges si précis qu’ils sont tenus de suivre. Et l’on peut admirer comment, dans ces conditions, les scénaristes ont conçu des histoires qui sont dans l’ensemble bien construites, cohérentes, efficaces malgré la simplification à outrance. Tout cela dans le délai de 52 minutes maximum, et maintenant souvent moins…
(et pour ma part, la curiosité de comprendre si la série est républicaine ou démocrate) (aussi parfois la joie d’imaginer les scénaristes assis autour d’une table qui se lancent dans des extravagances – ou est-ce qu’ils fument des substances illicites…?)