Le salon international d’art contemporain Art Athina se tient chaque printemps à Athènes depuis 1993 ; il est accueilli dans le pavillon « TaeKwonDo » de Faliron, dans la banlieue sud de la capitale grecque, ce bâtiment étant l’un de ceux laissés par les Jeux Olympiques de 2004. Dans le contexte économique déplorable où se trouve le pays actuellement, la visite de ce salon m’a donné l’impression d’une sorte d’oasis bienheureuse, avec tout ce que cela suscite d’ambivalence. On accède à l’espace principal d’exposition par le haut, de sorte qu’on voit s’étendre sous nos yeux, d’un seul regard, pratiquement la totalité du salon, ce qui est pour le moins inhabituel.
Cette année, une soixantaine de galeries et quelque quarante institutions culturelles participent à l’événement ; la plupart grecques, mais aussi quelques autres de divers pays européens dont la France (avec la galerie Basia Embiricos). J’ai trouvé plaisant de circuler à travers les stands, une déambulation facilitée par la disposition en quinconce des cloisonnements. Une sorte d’allégresse artificielle alimentée peut-être par l’éclairage intense qui régnait là. Nettement plus de peinture que de sculpture, globalement, et beaucoup de photographie aussi. Cela dit, je n’ai rien remarqué qui m’ait semblé une révélation majeure, et sauf peut-être les œuvres du peintre bulgare Stoian Donev, rien qui ait marqué durablement mon souvenir (et j’écris ceci trois jours après).

Un tableau de Stoian Donev (image du site http://www.euran.com)
Mais c’est sans doute une illusion que d’imaginer que cela aurait pu être le cas. Tel qu’il fonctionne, ce salon a le mérite de proposer un instantané de ce qu’est la production artistique du pays à un instant i, ou du moins celle qui, accueillie dans les galeries, peut se faire reconnaître, et ce n’est déjà pas si mal.