Repriser ou raccommoder ? Aujourd’hui, la plupart du temps, on ne fait plus ni l’un ni l’autre, on jette. Cela me hérisse, et pourtant je ne suis pas une écolo forcenée, juste quelqu’un qui n’aime pas le gaspillage. Mais ce dont je voudrais parler ici, c’est de la différence de sens entre les deux mots, car il y en a une. Voici :
Raccommoder, c’est réparer un vêtement (ou toute autre pièce textile) qui a subi une déchirure, un accroc, une brûlure, etc. Il existe diverses techniques, selon la taille et l’aspect du dégât. On peut mettre une pièce (j’ai beaucoup fait ça à une époque sur des vêtements d’enfant, notamment pour les genoux) ou recoudre les bords ensemble, s’il n’y a pas de manque.
Repriser, c’est consolider une partie du tissu usée par le temps et le frottement, c’est essentiellement le cas des chaussettes. La technique de la reprise est très bien expliquée ici. En reprisant, on reconstitue littéralement (s’il y a trou) un morceau de tissu, avec sa chaîne et sa trame. Il existe pour les chaussettes, justement, du coton ou de la laine spéciale dits à repriser. Il ne faut pas faire de nœuds, afin que l’endroit reprisé conserve son élasticité, mais laisser dépasser le bout du fil de quelques millimètres, sur l’envers évidemment. (A ce propos, quelqu’un se souvient-il dans quel film Sean Connery explique pourquoi il porte ses chaussettes à l’envers ? J’ai retrouvé entre temps, c’est À la rencontre de Forrester de Gus van Sant.)
En somme, le raccommodage (ou ravaudage) est lié à un événement ponctuel, tandis que la reprise s’associe à un phénomène intervenant dans la durée. Il y a là de quoi méditer !
Sédiments 