Escaliers vers l’enfance

En descendant par les majestueux escalators au niveau « rez-de-jardin » de la Bibliothèque Nationale, je songeais à d’autres descentes et à d’autres escaliers. Le décor de cette partie de la BN me semble impressionnant, avec ses grands espaces vides et ses murs couvert de treillage métallique, puis viennent les sas que l’on doit traverser, passant dans des bulles de métal comme dans un sous-marin. Je pensais à des descentes dans les entrailles de la terre, vers les grands puits du savoir universel. Moins gravement, le ronronnement rythmé de l’escalator me rappelait une série d’onomatopées (« cra-cra-poum-poum »…) qui, si je ne me trompe, me vient d’un livre pour enfants d’André Maurois lu dans les lointains pâturages de ma jeunesse, et dont le titre était peut-être Patapoufs et Filifers.

Caspar David FRIEDRICH : Moonrise by the Sea, vers 1821 - Musée de l'Ermitage, St Petersburg - Image Web Gallery of Art

Et je me suis souvenue aussi de cette chanson d’autrefois, interprétée par Cora Vaucaire, qui contenait ce vers « Les escaliers de la butte sont durs aux miséreux ». Petite fille de la campagne, ignorant la butte Montmartre, je croyais fort sincèrement entendre « Les escaliers de la Lune sont durs aux miséreux ». Et cela ne me semblait pas le moins du monde étrange, ni que la Lune eût des escaliers, ni que leur ascension fût plus facile aux riches.

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