« Lire est une activité politique, au sens où cela permet de prendre parti dans la vie de la cité, dans la chose publique. C’est pour cela que nos gouvernants essaient de censurer, d’appauvrir la lecture afin d’affaiblir l’activité intellectuelle. Pour fabriquer des consommateurs dociles, surtout pas des individus capables de penser par eux-mêmes, de poser des questions intelligentes. C’est pour cela que les lecteurs doivent se battre ; car un lecteur c’est quelqu’un qui, au fur et à mesure qu’il se construit et s’enrichit par ses lectures, devient de plus en plus capable de poser des questions pertinentes. Je pense qu’il existe aujourd’hui une nécessité impérieuse de défendre l’activité intellectuelle et de lui redonner une place centrale dans nos sociétés. Il faut remettre la bibliothèque, et non la banque, au centre. »
Alberto Manguel
interview dans le n° 51 de
Chroniques de la BnF, nov-.déc. 2009
—–
Image : Droit Devant, photo de Damien Doumax
(Merci à Wictoria de m’avoir fait découvrir ce photographe)
Mettre l’homme, en tant que lecteur ou non-lecteur, face à ses responsabilités. Lui ôter cette illusion que la lecture, qu’il pratique un peu, beaucoup, à la folie, pas du tout, ne concerne que lui (y compris le lecteur-pas-du-tout).
Je me sens tout à fait convaincue par cette idée d’instruire notre jugement propre par la lecture; et je ressens effectivement les effets de la lecture sur mon petit sens critique.
Damien a un univers auquel j’adhère, une autre façon de ressentir la ville, le ciel, et tout ce qui nous entourre.