Pourquoi je lis – sept raisons élémentaires
« Le livre c’est une invention indépassable,
comme la roue, le marteau ou la cuiller. »
Umberto Eco

Anonyme (cercle de Jean-Jacques Henner), vers 1870
- Parce que j’y prends plaisir. Ce serait vraiment pur masochisme que de passer autant d’heures à une activité qui ne m’en apporterait pas.
- Parce que cela tient étroitement à moi. Je fais partie des gens qui ont appris à lire si jeunes (vers l’âge de quatre ans) qu’ils ne se souviennent pas de cet apprentissage. Et je n’ai pas non plus de souvenir conscient d’une période où le fait de lire n’ait pas été présent dans mon quotidien. Les jours où je n’ai pas lu – ne serait-ce que quelques minutes – sont très rares dans ma vie.
- Parce que plus on lit, plus on a envie de lire. Une bibliothèque, une librairie me sont des lieux de bonheur, car il s’y trouve toujours plus de livres que je n’en aurai le temps de lire. Evidemment, se pose le problème du choix, et tout ce qu’on ne choisit pas possède un autre attrait.
- Parce que plus on lit, plus on peut établir de connexions (consciemment ou non) entre le livre lu et les précédents. Il y a des rapports directs bien sûr, comme quand on lit le nouveau livre de X. ou Y. dont on a déjà tout lu, et d’autres moins immédiats. Il y a tout le mécanisme des connotations et des métatextes appelés par le texte présent. Il est plaisant de boire du vin blanc (quand il est bon), il est plaisant aussi de boire de la liqueur de cassis, et je ne déteste pas le kir.
- Parce que après lire, parler de ce qu’on a lu avec des gens qui sont aussi des lecteurs est à la fois agréable et stimulant. Ils n’ont pas forcément lu les mêmes choses que vous, ni de la même façon.
- Parce qu’il y a autant de plaisir à relire des livres que l’on connaît déjà qu’à en découvrir de nouveaux – alors que ce n’est pas le même type de satisfaction.
- Parce que je m’imagine toujours que je tomberai un jour sur le livre parfait, le livre des livres, celui qui rassemblera toutes les qualités des livres multiples que j’ai aimés auparavant, plus les siennes propres. Celui dont le regard me semblera en absolue adéquation avec le monde qu’il suscite et me fera dire : « oui, c’est exactement ça. »
PS —-> A lire sur le blog de Pierre Assouline : « Un écrivain est d’abord un lecteur »