Ah, quel plaisir de cinéma ! Il est loin le temps où j’allais voir tous les films de Woody Allen systématiquement. Depuis quelques années, il faut bien dire que sa production a été assez… inégale. Je n’ai pas vu Vicky Cristina Barcelona, mais à dater de 2000, je n’en sauverais que deux, Escrocs mais pas trop (où Sean Penn était formidable) et Match Point (dont j’ai dû parler chez le Sablier[1]). Mais ce Whatever Works (traduction approximative : « n’importe quoi, pourvu que ça marche »), c’est une petite merveille.
Je ne suis pas objective et ne souhaite pas l’être. Aussi je vous dirai franchement que je suis tombée en amour immédiatement pour le personnage principal, Boris Yelnikoff, tel qu’il est, c’est-à-dire chauve, mal embouché, d’un pessimisme complet et d’un égocentrisme phénoménal. Bonne description dans l’article du Nouvel Obs :
Un acteur peu connu, mais remarquable, Larry David, ancien scénariste et producteur de la série Seinfeld, interprète le rôle principal, que l’on devine double à l’écran de Woody Allen lui-même. Le personnage se nomme Boris, crâne dégarni et lunettes, génie de la physique qui a raté son mariage, son prix Nobel et même son suicide. Ce brillant sexagénaire misanthrope vit seul, sa principale activité, avec ses amis, étant de dire du mal de tout le monde – et parfois aussi de lui-même. Il est amer, acerbe, méchant, ronchon, acariâtre, imbu de lui-même, désenchanté, et pire si affinités. Pour lui, la vie n’a pas de sens.
Peu importe l’histoire, peu importe si elle est (et elle est) tirée par les cheveux. (Allez la lire chez Allociné ou mieux, allez voir le film.) Ce qui compte, c’est que c’est drôle, on rit beaucoup, moi en tout cas, les propos et les commentaires de Boris sont dans la veine de ceux que faisait autrefois Woody himself, brillants, grinçants, complètement désespérés. Il a même chopé sa manière de parler. Mais je suis étonnée de voir certains critiques écrire que Woody Allen nous donne dans ce film une leçon d‘optimisme. Il n’y a pas là le moindre optimisme ; le monde court à sa perte et l’humain, comme le dit Boris, est « une espèce ratée ». Non, il s’agit de pessimisme, un pessimisme joyeux, qui est bien plus sain et plus aisé à pratiquer. Et vous savez quoi ? Qu’est-ce que ça peut faire, pourvu que ça marche…

Pour boucler ses fins de mois, Boris donne des leçons d'échecs à des jeunes qu'il traite de tous les noms...
Images de chez Allociné
[1] En effet, mais c’était en novembre 2005, donc plus en ligne…
Bonjour,
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Tu donnes envie. C’est vrai que de Woody Allen, je veux dire de ses films, je me suis un peu éloignée. Ou qu’ils restent à l’affiche moins longtemps. Du coup, je les laisse filer.
Si je donne envie, tant mieux… c’est exactement le but recherché !
A propos des vues de Woody Allen sur les donneurs de leçons d’optimisme, n’est-ce pas dans Annie Hall qu’il disait: « La vie n’est que souffrance. Et si quelqu’un te dit le contraire, méfie-toi, ça veut dire qu’il est en train d’essayer de te vendre quelque chose » …?
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