Portes d’accès à d’autres univers


« Que s’ouvrent les passages ! »
Textes des Sarcophages, chapitre 106

Mercredi au Louvre pour voir l’exposition « Les Portes du Ciel : visions du monde dans l’Egypte ancienne », qui est dans ses derniers jours. Par chance, pas trop d’affluence.

Stèle de la dame Tapéret - Xe ou IXe siècle av. JC - © Musée du Louvre/C. Décamps

Stèle de la dame Tapéret - Xe ou IXe siècle av. JC - © Musée du Louvre/C. Décamps

Extraits du site du Louvre :

Les « portes du ciel » désignent dans la langue des anciens Egyptiens les portes qui fermaient le meuble sacré abritant la statue de la divinité. Leur ouverture met en contact le monde des hommes et celui des dieux. Elle permet à l’Univers de se perpétuer en renouvelant le processus de la création et donne aux hommes à voir une image d’une réalité ineffable. Leur fermeture est le prélude à une renaissance future et, dans son attente, renvoie la divinité dans un Au-delà ténébreux, dissimulant ainsi son apparence aux yeux des humains.

Ammit la Dévoreuse

Ammit la Dévoreuse

Pour les Egyptiens, certains lieux sont à leur manière une réplique des réceptacles d’images divines. De ce fait, ils possèdent des portes, matérielles ou non, qui marquent le passage entre des réalités physiques et mentales. Quatre d’entre eux sont évoqués dans cette exposition : l’Univers organisé, l’Au-delà, la chapelle de la tombe et le parvis du temple. Les objets créés pour représenter ces univers ou pour y être placés relèvent d’une logique complexe où se déploie la richesse de la pensée égyptienne si peu cartésienne à nos yeux. (…)

L’exposition propose donc un parcours à travers ces mondes dont les portes du ciel marquent, ou limitent, l’accès à tout un chacun ; le ciel étant tout à la fois l’espace sensible vu de la terre et la dimension abritant le divin. Au fil de son cheminement dans les espaces de l’exposition, qui rassemble plus de 300 oeuvres, principalement issues des collections du Louvre, complétées par environ 70 chefs-d’oeuvre des grandes collections égyptologiques de musées européens.

 

Fragment d'enveloppe en cartonnage de Padiouf : l'oeil oudjat - Source : Evene

Fragment d'enveloppe en cartonnage de Padiouf : l'oeil oudjat - Source : Evene

Une telle présentation, dans sa richesse, dans sa pluralité, suscite pour moi un double mouvement, d’admiration pour la beauté des objets qui nous sont rendus visibles, et de constat de mon ignorance profonde. Bon, bien sûr je connais quelques bricoles sur l’Egypte ancienne, Isis et Osiris, l’œil oudjat de Horus, Akhenaton, etc. mais il s’agit d’un univers tellement vaste et complexe… Le Louvre a fait l’effort d’expliciter, pour chaque objet présenté, le sens et la fonction, dans ce monde où tout signe semble renvoyer à un symbole. Ce n’est pas forcément facile ni à comprendre ni à assimiler, et je ne vais pas prétendre que j’ai lu tous les cartouches de A à Z.

Reste la beauté, ce type de beauté tout à fait spécifique que revêtent des objets ou des images que d’autres hommes ont considérés comme sacrés. Le soleil est omniprésent, qu’il soit représenté sur, par exemple, le pyramidion d’Iher avec les rayons figurés par des lignes de flèches d’un graphisme très actuel, ou dans la barque qui va le mener de l’aube au crépuscule. La dernière salle est consacrée à une série assez fascinante de statues tenant entre leurs mains de petites chapelles qui contiennent des figures ou emblèmes de divinités. Et la mise en abyme d’une stèle avec une enfilade de portes conduisant à l’invisible sanctuaire.

Lien vers article Evene

« Je n’ai pu percer sans frémir ces portes d’ivoire ou de corne
qui nous séparent du monde invisible. »
Gérard de Nerval, Aurélia

4 réflexions au sujet de « Portes d’accès à d’autres univers »

  1. Dans un petit album au dos de percaline,
    Des photos d’univers multidimensionnels,
    Un vrai poème optique et gravitationnel :
    Si c’est d’un architecte, il est sous mescaline.

    Assis dans mon grenier qui sent la naphtaline,
    Je parcours, d’un regard omnidirectionnel,
    Ce recueil de clichés vraiment exceptionnels :
    Et bientôt, je franchis le mur de cornaline

    Qui tient lieu de frontière aux mondes transcendants.
    Et, dès lors, entouré des fiers astres chantants,
    Je me baigne au cristal qui vibre et me transporte.

    Soudain, ces clairs sentiers redeviennent obscurs :
    Me voici à nouveau de ce côté du mur,
    Car il faut que je signe un papier qu’on m’apporte

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